vendredi 22 août 2014

L’ Espagne émue par un bébé migrant, de mère sénégalaise, arrivé seul sur les côtes espagnoles

 
C'est "grelottante dans des vêtements trempés et sans ses parents" que les secouristes espagnols ont découvert une fillette de quelques mois parmi les occupants d'un canot gonflable parti du Maroc pour rejoindre l'Europe dans la nuit du 12 août, raconte le journal El Pais.

L'arrivée d'enfants sur les rivages du sud de l'Espagne n'est pas rare. Parmi les onze migrants présents dans l'embarcation de fortune, il y avait deux autres bébés, et deux femmes enceintes. Mais pour la première fois, la fillette est arrivée seule. Sans papiers et sans parents. "Je l'ai prise dans mes bras pour la sortir du bateau et quand tous les autres sont descendus, nous avons réalisé qu'elle était seule", a raconté une bénévole de la Croix-Rouge au quotidien La voz de Galicia.

Pendant plusieurs jours, le bébé de 11 mois, dont le sort émeut l'Espagne, a été appelée "Princesse", car "les bénévoles et les secouristes refusaient de la rebaptiser". El Pais, alors fataliste, considérait que la petite allait "se retrouver dans un centre de rétention pour enfants".

Rapidement, "les autres occupants du bateau ont raconté que la famille du bébé avait essayé de monter dans l'embarcation mais qu'une altercation avec les gendarmes marocains les en avait empêchés", relate le quotidien La Razón dans l'un des nombreux articles consacrés par la presse espagnole à celle dont "le visage est devenu l'incarnation de la crise". Le bateau était finalement parti sans eux.

Le 18 août, ses parents ont finalement pu être localisés et "Princesse" – exceptionnellement placée en famille d'accueil – a retrouvé son nom : Fatima. Mais l'histoire ne s'arrête pas là pour autant. Le couple, une Sénégalaise de 33 ans et son époux originaire de Gambie, "est entré de manière illégale sur le territoire marocain", comme la grande majorité des candidats à la traversée du détroit de Gibraltar. Et cela, souligne El Pais, rend la procédure de regroupement familial "extrêmement compliquée".

Selon le quotidien, "c'est maintenant le gouvernement qui a le dernier mot pour solliciter le rapatriement de Fatima vers le Maroc ou, surtout, pour permettre aux parents de Fatima de rejoindre l'Espagne".

Face à ce "billard administratif compliqué à plusieurs bandes", le journal évoque néanmoins la possibilité que "les parents tentent une nouvelle fois la traversée". En 2012, au moins 225 migrants avaient trouvé la mort en essayant d'effectuer les 15 km qui séparent le Maroc des côtes du sud de l'Espagne, sur des bateaux de fortune.
 Auteur:  Le Monde

Disparus en haute mer : Les 2 containers d’armes réapparaissent à Hann

C’est une découverte pleine de questions : Deux containers remplis d’explosifs ont dérivé sur la Baie de Hann. En attendant les investigations, certains interlocuteurs pensent qu’ils faisaient partie de la cargaison du navire tanzanien Sea Soul 1 qui avait coulé 38 de ses 40 containers d’armes aux larges de Gorée.

Les populations sont transies de peur : Deux containers de 16 pieds contenant des dispositifs explosifs ont dérivé vendredi dernier sur la baie de Hann.  Cette découverte a complètement mis les habitants dans une situation de trousse généralisée à cause de la proximité des habitations  avec les produits inflammables.  

Aujourd’hui, cette découverte est pleine de mystères : Comment ces containers  bourrés d’explosifs ont pu échouer sur la plage ? D’après certaines sources, ils feraient partie de la cargaison d’armes coulée vers Gorée la semaine dernière. Le Quotidien avait révélé que le navire tanzanien Sea Soul 1 avait à son bord 40 containers de fusils et de munitions, destinés au Mali et qui devaient transiter par le Sénégal. Après le décompte, on avait remarqué que deux containers avaient disparu après le naufrage. En attendant de trouver les réponses à ces questions, les autorités continuent de sécuriser le périmètre de la Baie de Hann pour soulager les «Hannois» qui avaient «importé» le danger chez eux. 

De couleur grise, l’un des containers emporté par une houle en haute mer a été roulé par les grosses vagues dans tous les sens. La serrure de sécurité, qui ne pouvait plus résister, a sauté. Finalement, son contenu s’est déversé sur la plage vers 18 h dans la journée du vendredi. L’autre est resté intact malgré les pressions des vagues. Mais, il renfermait les mêmes produits explosifs. On a craint le pire : Car c’est une zone industrielle qui est prête à exploser à chaque étincelle. 
Etreintes par la conjoncture, les populations ont très vite pris d’assaut le container pour le vider de son contenu en croyant qu’il contenait des ravitaillements perdus en haute mer par des bateaux de pêche, sans mesurer le danger. Elles ont transporté dans les concessions des fûts sur lesquels il est, pourtant écrit : Attention explosif.  Entre temps, la nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre dans ce village. Informés, les responsables de la localité se sont déportés sur les lieux pour avoir le cœur net sur le contenu des deux containers. 

Mbacké Seck, directeur exécutif Hann Bay Kepper, plus connu sous le nom Sentinelle de la baie de Hann, a pris le risque de vérifier le contenu des fûts avant de se rendre compte qu’il a en face de lui des produits explosifs. Il lance rapidement l’alerte à travers des coupoles des mosquées en demandant aux populations d’évacuer de leurs domiciles les produits explosifs. «Nous avons averti la gendarmerie qui est venue sécuriser le périmètre. Les populations croyaient qu’il s’agissait du mil», soutient M. Seck. Alertés, les éléments fran­çais au Sénégal ont envoyé des équipes de déminage. Le Capitaine Noba inspecte les lieux et photographie les containers suspects. Ferme, il donne l’ordre aux populations  d’évacuer la zone: «Car ça peut exploser à tout moment.» Sur place, la gendarmerie, l’Armée, et une équipe du ministère de l’Environ­nement rassurent les résidents en évacuant le  contenu des deux containers suspects vers des lieux inconnus.
Auteur:  Abdou Latif MANSARAY