La
théorie de la croissance économique en général et de la croissance
endogène en particulier souligne l'importance essentielle dans
l'enclenchement du processus de développement économique et le maintien
d'un niveau élevé de croissance de ce qu'on appelle le "capital humain".
Il s'agit au fond d'une idée assez simple : Pour qu'un pays connaisse un
développement rapide , faut il encore que sa population soit bien
éduquée et en bonne santé. Pour s'en convaincre, il suffit d'observer
le rattrapage économique extrêmement rapide des pays asiatiques. Cette
notion de "capital humain" couvre une grande variété d'éléments , à la
fois des "savoirs", des "savoirs-faire" et des savoirs-être".
Le "capital humain" peut se définir de diverses manières. L'OCDE le définit comme les "connaissances , qualifications, compétences et autres
qualités possédées par un individu et intéressant l'action économique".
Les données statistiques relatives à l'économie sénégalaise affichent
un paradoxe inquiétant. Malgré le grand nombre des diplômes du supérieur
et une population en grande partie éduquée, le Sénégal n'a pas réussi à
enclencher un processus de rattrapage rapide. Pire encore, le taux de
chômage des diplômes est de loin plus élevé que la moyenne nationale.
Autrement dit, plus vous êtes diplômé, moins vous aurez la chance de
trouver un emploi. L'université sénégalaise est-elle entrain de
produire des chômeurs potentiels en cherchant à multiplier le nombre de
diplômes sans se soucier de la qualité?
Ou bien est ce un problème au niveau du système productif qui n'affiche qu'un faible besoin de diplômes?
Une lecture plus profonde de la structure économique du Sénégal laisse
apparaître des signes de faiblesses et des anomalies tant du coté de
l'offre que celui de la demande de travail.
Du coté de la demande,
le manque d'investissement dans des secteurs à fort contenu
technologique et à haute valeur ajoutée fait que le besoin en main d' œuvre hautement qualifiée n'est nullement exprimé. Il ne s'agit
cependant d'accuser les entreprises de tous les maux dans le domaine de
l'emploi mais seulement de souligner que le taux de chômage effectif ne
résulte pas d'un équilibre sur lequel nous n'aurions aucune prise.
L'équilibre en question résulte de la politique économique et des
comportements des firmes autant que l'attitude des demandeurs d'emploi.
Du coté de l'offre, des anomalies demeurent persistantes. En effet,
notre université a souvent cherché à multiplier le nombre de diplômes
sans se soucier de la qualité des diplômes. Cette dite qualité dépend
largement des universitaires dont le parcours d'un certain nombre peut
paraître parfois douteux.
A l'évidence, une formation de meilleure
qualité peut améliorer le secteur productif susceptible d'engager ces
diplômés.
Aujourd'hui , la situation du chômage en
général et celui des diplômés en particulier fait qu' un antibiotique ne
suffirait pas à guérir le malade dans la mesure ou le mal nécessite un
traitement long.
Aujourd'hui, la conception du"capital humain" a
beaucoup évolué. Elle n'est plus définie et évalué par rapport à des
connaissances acquises et à des savoirs précis mais elle englobe aussi
les caractéristiques individuelles et au delà de ce que l'on a déjà appris , la capacité à apprendre.
L'une des tendances actuelles consiste donc à dissocier de plus en
plus connaissance et compétence. On considère aussi de plus en plus que
l'acquisition des connaissances et des qualifications n'est pas
seulement le fait de la formation initiale mais qu'elle se déroule tout
au long de la vie.
Dans ce contexte, deux économistes, Lundvall et
Johnson , ont ainsi proposé d'analyser le savoir en quatre catégories
qui se complètent mais ne se recouvrent pas:
1. Le savoir "en quoi" qui désigne la connaissances des "faits",
2. Le savoir "pourquoi" qui recouvre la connaissance des principes et des
lois auxquels obéissent la nature , l'intelligence humaine et la
société;
3. Le savoir "comment" qui exprime l'aptitude à effectuer des taches;
4. Le savoir "qui", qui désigne l'aptitude à coopérer et à communiquer
avec différents types de personnes et de spécialistes. Ces visions
nouvelles remettent en question les politiques de formation.
Ingénieur Télécoms, à Tunisiana
Diplômé de l’École Polytechnique de Montréal
Il s'agit au fond d'une idée assez simple : Pour qu'un pays connaisse un développement rapide , faut il encore que sa population soit bien éduquée et en bonne santé. Pour s'en convaincre, il suffit d'observer le rattrapage économique extrêmement rapide des pays asiatiques. Cette notion de "capital humain" couvre une grande variété d'éléments , à la fois des "savoirs", des "savoirs-faire" et des savoirs-être".
Le "capital humain" peut se définir de diverses manières. L'OCDE le définit comme les "connaissances , qualifications, compétences et autres qualités possédées par un individu et intéressant l'action économique".
Les données statistiques relatives à l'économie sénégalaise affichent un paradoxe inquiétant. Malgré le grand nombre des diplômes du supérieur et une population en grande partie éduquée, le Sénégal n'a pas réussi à enclencher un processus de rattrapage rapide. Pire encore, le taux de chômage des diplômes est de loin plus élevé que la moyenne nationale.
Autrement dit, plus vous êtes diplômé, moins vous aurez la chance de trouver un emploi. L'université sénégalaise est-elle entrain de produire des chômeurs potentiels en cherchant à multiplier le nombre de diplômes sans se soucier de la qualité?
Ou bien est ce un problème au niveau du système productif qui n'affiche qu'un faible besoin de diplômes?
Une lecture plus profonde de la structure économique du Sénégal laisse apparaître des signes de faiblesses et des anomalies tant du coté de l'offre que celui de la demande de travail.
Du coté de la demande, le manque d'investissement dans des secteurs à fort contenu technologique et à haute valeur ajoutée fait que le besoin en main d' œuvre hautement qualifiée n'est nullement exprimé. Il ne s'agit cependant d'accuser les entreprises de tous les maux dans le domaine de l'emploi mais seulement de souligner que le taux de chômage effectif ne résulte pas d'un équilibre sur lequel nous n'aurions aucune prise.
L'équilibre en question résulte de la politique économique et des comportements des firmes autant que l'attitude des demandeurs d'emploi.
Du coté de l'offre, des anomalies demeurent persistantes. En effet, notre université a souvent cherché à multiplier le nombre de diplômes sans se soucier de la qualité des diplômes. Cette dite qualité dépend largement des universitaires dont le parcours d'un certain nombre peut paraître parfois douteux.
A l'évidence, une formation de meilleure qualité peut améliorer le secteur productif susceptible d'engager ces diplômés.
Aujourd'hui, la conception du"capital humain" a beaucoup évolué. Elle n'est plus définie et évalué par rapport à des connaissances acquises et à des savoirs précis mais elle englobe aussi les caractéristiques individuelles et au delà de ce que l'on a déjà appris , la capacité à apprendre.
L'une des tendances actuelles consiste donc à dissocier de plus en plus connaissance et compétence. On considère aussi de plus en plus que l'acquisition des connaissances et des qualifications n'est pas seulement le fait de la formation initiale mais qu'elle se déroule tout au long de la vie.
Dans ce contexte, deux économistes, Lundvall et Johnson , ont ainsi proposé d'analyser le savoir en quatre catégories qui se complètent mais ne se recouvrent pas:
1. Le savoir "en quoi" qui désigne la connaissances des "faits",
2. Le savoir "pourquoi" qui recouvre la connaissance des principes et des lois auxquels obéissent la nature , l'intelligence humaine et la société;
3. Le savoir "comment" qui exprime l'aptitude à effectuer des taches;
4. Le savoir "qui", qui désigne l'aptitude à coopérer et à communiquer avec différents types de personnes et de spécialistes. Ces visions nouvelles remettent en question les politiques de formation.
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