lundi 4 juin 2012

FINANCES PUBLIQUES - Les inspecteurs se félicitent : La réduction des agences soulage le Trésor

La disparition de plusieurs agences et organismes parapublics devrait permettre à affirmer encore plus le principe du Compte unique du Trésor que l’Etat veut imposer. Pour les inspecteurs du Trésor, qui en discutaient le samedi dernier lors d’un diner-débat, les avantages liés à cette mesure sont nombreux. 

 FINANCES PUBLIQUES - Les inspecteurs se félicitent : La réduction des agences soulage le Trésor

 Les inspecteurs du Trésor du Sénégal se félicitent de la réforme des agences qui est actuellement en cours dans le pays. Plusieurs d’entre eux estiment que la disparition de ces nombreuses agences devrait permettre de rationaliser la gestion et la tenue des finances publiques. Avant-hier soir, lors du dîner-débat organisé par leur Association (Aits), plusieurs intervenants se sont plaints de ce que, pendant longtemps, le foisonnement des agences a porté préjudice au Trésor public, en ce sens que ces structures se dispensaient, le plus souvent d’ouvrir des comptes au Trésor, et disposaient de leurs ressources financières sans aucun contrôle. Or, en tant qu’organismes publics gérant des ressources de l’Etat, la loi leur fait obligation d’avoir des comptes de dépôt au Trésor public.

M. Amadou Tidiane Gaye, le directeur du secteur parapublic au trésor, qui a présenté une adresse sur la gestion de la trésorerie et la stratégie du Compte unique au Sénégal, a constaté que la multiplication des agences et de directions autonomes, induite par l’externalisation de certaines missions de l’Etat, a entraîné une forte «dis­per­sion de la trésorerie», surtout au cours de la décennie écoulée. Le gouvernement a donc, dans les engagements qu’il a pris avec le Fonds monétaire international (Fmi), dans le cadre de l’Initiative de soutien à la politique économique (Ispe), le programme sans décaissement qui nous lie jusqu’en fin 2013, entrepris de mettre en œuvre une stratégie dite de Compte unique du Trésor, qui devrait permettre la centralisation des deniers publics.

Il va s’agir, pour tous les organismes parapublics, de se doter d’agents comptables particuliers, qui vont veiller au respect de la réglementation, en ce qui concerne particulièrement l’ouverture des comptes de dépôts auprès du Trésor, et l’établissement de plans de décaissement trimestriels. Ces agents veillent également à ce que l’organisme parapublic évite d’ouvrir plusieurs comptes bancaires dans des établissements financiers.

Avec le changement de leadership politique et la volonté affichée par les nouveaux dirigeants politiques de réduire fortement le nombre d’agences, les inspecteurs du Trésor estiment que la gestion des ressources financières de l’Etat ne devrait s’en porter que mieux. Estimant que bon nombre de ces agences disposaient d’un véritable pactole qu’elles géraient à leur guise, leur disparition ne pourrait que renforcer le Trésor public. Jugeant les mesures annoncées dernièrement par les pouvoirs publics, plusieurs personnes ont constaté que les annonces de suppression d’agences qui ont eu lieu dernièrement, n’avaient pas eu l’efficacité que l’on pouvait attendre, du fait que ce ne sont pas les agences les plus «dépensières» qui ont été supprimées. L’une d’elles a fait remarquer qu’en faisant le ratio de l’argent mobilisé dans les agences par rapport au nombre de ces structures, on pouvait se rendre compte que les suppressions n’ont pas touché les plus importantes.
Néanmoins, au cours des débats, le conférencier Amadou Tidiane Gaye a tenu à tempérer l’ardeur de ses collègues qui en appelaient à la dissolution pure et simple de ces agences, en leur faisant comprendre que si l’on venait à supprimer brutalement une agence, «l’Etat pourrait se retrouver à supporter un lourd endettement. Car ces agences se retrouvent souvent avec des découverts auprès des banques commerciales, que l’Etat serait obligé d’éponger». Et cela, compte non tenu des employés de ces structures, qu’il faudrait sinon recaser ailleurs, tout au moins désintéresser. L’idée actuellement, est de fondre les missions de ces agences les unes dans les autres, de manière à les regrouper graduellement. C’est, à en croire, M. Gaye, la stratégie adoptée par la Com­mis­sion d’évaluation des agences, qui travaille avec la Présidence de la République.

By lequotidien

Djibril Sall (Leral.net)

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