lundi 4 juin 2012

Contribution de Mr "Faal Foolly"!!!!!!!

Nul n'est indispensable pour servir l’État
Une nouvelle fois, l’opinion publique s’est émue à juste titre des sommes très élevées versées à quelques haut fonctionnaires de la magistrature et aussi de l'université, des dirigeants d'agences pléthoriques sous l'ancien régime. Aussitôt, hommes politiques, leaders d'opinions, représentants de syndicats prennent des positions tranchées et formulent des propositions, non préparées, conçues sous le coup de l’émotion et, donc, inappropriées. Même s’il ne concerne qu’une infime minorité de cas, le problème posé est réel et il convient néanmoins de l’analyser avec rigueur. Un dirigeant peut être bénéficiaire de plusieurs types de rétribution financière : un salaire de base, des indemnités et avantages en nature selon ce qui est prévu dans la convention collective qui le régit. Le défunt régime de Wade, n'a cessé de corrompre certaines catégories professionnelles en leur versant des prébendes ou en développant parfois la pratique du ″golden hello″, prime de bienvenue accordée au dirigeant, au ministre ou cadre nouvellement recruté nommé pour servir le système wadiste.
Entreprendre une telle démarche pour assainir les finances publiques en s'attaquant à ces actions gratuites parce qu'injustes, le Président de la République ne peut que rencontrer des résistances et des pourvoyeurs à l'échec de son action. Il lui incombe une obligation de résultat sans aucune forme de compromis.
Comprenons-nous bien: le principe de la proportionnalité du salaire par rapport aux facteurs de l’expérience, de la qualification, de la formation et de l’ancienneté est évident et ne doit pas être remis en question. Néanmoins il faut souligner que les haut fonctionnaires ou cadres ayant bénéficiant de ses émoluments, encore aujourd’hui, pour des raisons clientélistes, sociologiques, n’ont pas toujours les mêmes chances de satisfaire, autant que les autres même à l'intérieur de leurs corps de métiers , à ces caractéristiques individuelles. Ainsi, par exemple, l'augmentation pour les enseignants de l’université, certains magistrats, dirigeants d'agence ne découle pas toujours d’un choix librement consenti mais d'une pratique corruptrice de l'ancien régime; il constitue, encore aujourd’hui, un obstacle significatif à la promotion salariale et professionnelle de tous.
Au-delà des montants unitaires de chacune de ces rétributions possibles, c’est souvent leur cumul qui est choquant, parce que non légitime, même s’il est légal ou contractuel. En effet, les dirigeants ou fonctionnaires doivent choisir leur camp : ou bien ils veulent être des salariés, agents de l'état comme les autres, avec les garanties associées, ou bien ils veulent se rapprocher de la position plus risquée du dirigeant-actionnaire, à l’image du chef d’une entreprise patrimoniale. La pratique des « enveloppes » ou des actions gratuites vise à ce rapprochement.
S’agissant des montants appliqués à chacune des formes possibles de rémunération, certaines situations ne sont pas acceptables, dès lors qu’une inégalité devient une injustice. Les inégalités créées selon le bon vouloir du « prince » sont inacceptables dans une démocratie moderne en particulier un pays aux ressources limitées, elles peuvent même constituer un levier de démotivation. Les injustices, elles, sont non seulement moralement condamnables, mais sont en outre contre-productives au regard de la cohésion interne du service public. Les situations inacceptables concernent les indemnités, les avantages en nature lorsque le haut fonctionnaire bénéficiaire se voit enfermé dans un cercle de privilégiés qui vit aux dépens et au dessus des moyens dont dispose la collectivité. Et surtout ne pas être conscient que l'état sénégalais est dans une situation de grande fragilité financière voire de banqueroute relève de la cupidité financière. Les niveaux de salaires lorsqu’ils atteignent des sommets indécents ou lorsque leur évolution est décalée par rapport aux ressources fiscales de l'état, aux résultats de l’entreprise, et les attributions lorsqu’elles sont réservées à un petit cercle de privilégiés; l'état faillit à sa mission: tous égaux devant le service public.  Le salaire ne peut faire abstraction de la situation de l’entreprise. Au plan d’une nation et au sein d’une entreprise, une différence de revenus excessive est insupportable et met en danger la cohésion sociale.
Le chef de l'état et son gouvernement ont L'obligation de mener une réelle croisade contre les abus de tous genres afin d'assainir les finances publiques, visant ainsi à la plus totale transparence dans le domaine des rémunérations des dirigeants, pour les sociétés où l'état est actionnaire principal. Tous ceux qui n'acceptent pas de travailler dans de telles conditions ont le droit d'aller monnayer leur talent ailleurs. Pour servir l'état nul n'est indispensable. Le Sénégal ne peut pas se permettre en tant que pays sous-développé sous perfusion financière, verser des salaires comparables à ceux des pays développés qui sont ses bailleurs de fonds. Le salaire est fonction de la richesse produite.
A tous ces concitoyens qui sont réfractaires à un changement drastique de tels pratiques et comportements, ils sont, en outre, invités par la pensée sociale et éthique découlant de la croyance religieuse de chacun à promouvoir en permanence la dignité de toute personne, à commencer par les plus petits, les plus faibles, les personnes aux revenus les plus modestes, les personnes sans emploi. Les très nombreux dirigeants qui se reconnaissent dans ces références et qui acceptent la transparence, se forgent une éthique personnelle, qui les invite à s’interroger en permanence sur le risque d’injustice.

Sénégalaisement vôtre

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